Date anniversaire, ce jour…

Parce que anonyme dans un monde où nous ne sommes que de passage, quel que soit le niveau de notre implication, les nouvelles générations d’athlètes du Stado Tarbais Athlétisme n’ont pas connu celui qui a été, dès 1962, l’un des artisans, l’un des dirigeants de la renaissance de notre club.

Secrétaire général du club dans un premier temps, Monsieur Maïs brillait par ses compétences. Les instances sportives furent nombreuses à le solliciter : membre du comité directeur de la ligue régionale d’athlétisme en 1972, il en sera aussi le vice-président ; président du Stado tarbais Athlétisme ; président pendant plusieurs mandats du Comité Départemental d’Athlétisme à partir de 1992 ; membre du Comité Départemental Olympique et Sportif ; membre de l’Office Municipal des Sports de la ville de Tarbes, son avis et son analyse de toutes les situations étaient toujours particulièrement recherchés.

Médaille de platine de la FFA en 2006, médaille de platine de la Fédération de la Jeunesse et Sports et de la Culture et bien d’autres titres de reconnaissance sont venus récompenser son implication sur plus de 60 ans pour l’athlétisme.

Des générations d’athlètes sont passées sous les couleurs du club et Monsieur Maïs se montrait très paternaliste envers ces jeunes. Les stages d’oxygénation sur la propriété familiale à la Séoube sont bien vivaces pour les plus anciens d’entre nous (ils sont de moins en moins nombreux !). Les premiers voyages à Huesca en 1973 et à Altenkirchen en 1974 pour les rencontres athlétiques avec les villes jumelles restent bien ancrés en leur mémoire. Son investissement technique, son étude précise des textes lui permettront d’évoluer dans notre milieu avec les plus hautes qualifications : entraîneur national, juge arbitre fédéral, chef chronométreur fédéral.

Il est à la création du Lourdes-Tarbes, course populaire, avec Norbert Dargelès en 1982 dont la première arrivée se positionnait rue Brauhauban. En 1993, pas moins de 2 051 athlètes furent classés. En 2007, à 78 ans, lui qui n’avait pas connu l’informatique et dont les inscriptions au Lourdes-Tarbes se faisaient encore à la main, a souhaité prendre du recul à l’issue des 26 premières courses.

Puis, le 27 février 2016, à 86 ans, lors de l’assemblée générale du Stado Tarbais Athlétisme, Marcel Maïs avait clôturé son rapport moral en ces termes :

« …Aujourd’hui, pour votre Président, le moment est venu de laisser maîtriser les commandes du club par les dirigeants et animateurs qui ont fait progresser le Stado cru 2016.

Dans l’universalité d’une action, chaque début engendre toujours une fin aussi, laissez-moi profiter de tous vos progrès, je serai toujours au bord de la piste pour vous encourager. »

Le 25 août 2020, en pleine crise du Covid-19, ses obsèques ont été célébrées. Il avait 91 ans. C’est sous l’hymne olympien, joué pour la 1^re fois lors des jeux de la 1^re olympiade en 1896 que Marcel Maïs a fait son entrée en la cathédrale de Tarbes. Tel un champion qui saluait pour la dernière fois son public, cette pirouette a été appréciée à sa juste valeur, lui passionné par les Jeux (en famille, il parcourait le monde pour participer, en spectateurs avisés, aux Jeux olympiques : Munich en 1972, Montréal en 1976, Moscou en 1980).

Marcel Maïs laissera une empreinte durable pour les « derniers des Mohicans » que nous sommes. Exemple de rigueur, quelquefois à l’excès, de compétences dans notre discipline, d’humanité envers certains des athlètes qui se sont trouvés quelquefois au bord du chemin.

« Le temps passe, les souvenirs restent… »